jeudi 1 octobre 2009

Marseille, un éclat, un quartier, le château d'If


Plus que les îles faciles et douces aux enfants

c'est la mer qui se charge de nous ouvrir

le regard en trois

Trois quartiers? Trois îles d'or et de pierre blanche?

Dis, petite, que veux-tu?

Trois navettes ou trois bateaux sur l'eau?

Qui préfères-tu, ton père, ta mère ou la mer?

Garde-toi de répondre et couche-toi au fond du bateau.

 

Ma mère connaissait un homme amateur de cinéma au beau nom Benjamin

dont le père en 1925

était gardien sur l'ilôt d'If

voilà qui emporte plus loin que Miquelon

mon envie de fuir

 

Une amie projectionniste ambulante de cinéma me raconte qu'elle a un ami

qui va passer l'hiver dans le phare de la Gacholle

 

Mon père m'emmena avec lui sur la mer un jour de tempête.

Aucun bateau sauf le nôtre ne partait ce jour-là.

Aucun, sauf celui minuscule où nous embarquâmes bravement parce que mon père me l'avait promis.

De ce que je vis et connus, le sel et le froid, le vivant de l'amer,

mon père fut l'homme-fée. (...) 

Dans le poème que j’écris depuis le commencement de Marseille sur ma peau

La lettre Z se promène

Sans queue ni tête dans mes mots

Les moments de folie les maux de tête aussi

Et c’est la lettre que je préfère

Finale de tous les rêves ensemble et de tous les livres

Conclusion hésitante entre l’enfance et la mort

Z est une porte ouverte entre la mer et l’océan les oiseaux dansent sur une île

Z s’y promène nue

 

 

 

Je n’ai plus d’anneau autour de la taille

Marseille n’entoure plus mes os comme un anneau

Mais la lettre Z résiste sur ma peau

Elle est le commencement du poème et la fin du commencement

Elle seule est Marseille et Orient Asie et Finlande

Je chante la lettre et le mot absent dans la lettre

Je chante l’absence des mots et la présence des lettres 

 

 

 

 

 

Tout mon squelette on le verra

Est tatoué de lettres

Clic cloc clac ça fera

Et ce seront des Z

Comme un jazz assourdissant de Marseille

Qu’on entendra

Quand SD mourra

 

 

 

 

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